RAYONNEMENT DE LA THÉORIE DES SITUATIONS DANS L’ENSEIGNEMENT ORDINAIRE EN FRANCE(Thème3 conf1)
29 septembre 2025RAYONNEMENT DE LA THÉORIE DES SITUATIONS DANS L’ENSEIGNEMENT ORDINAIRE
EN FRANCE
PERRIN-GLORIAN1 Marie-Jeanne, DIDIER2 Guillaume, EMPRIN3 Fabien
Selon Guy Brousseau, l’ingénierie didactique n’est pas une proposition pour l’enseignement ordinaire.
Cependant la théorie des situations aide à comprendre et améliorer l’enseignement. Dès 1973, Guy Brousseau
organise avec François Colmez le premier colloque des professeurs d’école normale qui sera à l’origine de la
création de la COPIRELEM qui a joué et continue à jouer un rôle important dans la formation des enseignants
du premier degré. Son pendant pour le second degré, la CORFEM, s’est créé une vingtaine d’années plus tard.
Des concepts de la théorie des situations comme ceux de variable didactique, contrat didactique,
institutionnalisation ont influencé l’enseignement ordinaire en France, notamment en primaire et au collège, via
la formation dans les IUFM, les ESPE, les INSPE ou les groupes IREM et les ressources produites en direction
des enseignants ou des formateurs. Il faudrait des recherches pour mesurer l’impact de la théorie des situations
sur l’enseignement en France et dans le monde. Notre conférence sera plutôt de l’ordre du témoignage. Nous
reviendrons sur ce que Guy Brousseau (1989) lui-même a dit sur l’utilité de la théorie des situations pour un
professeur de collège et aussi sur le rôle des professeurs dans les expérimentations du COREM tel qu’il apparaît
dans le livre de Guy et Nadine Brousseau et Virginia Warfield (Brousseau, Brousseau et Warfield, 2014). Nous
illustrerons cette utilité pour créer des situations pour l’enseignement ordinaire et les gérer, à travers un exemple
au collège et à travers l’aventure Ermel qui dure depuis cinquante ans.
Cependant, les situations produites pour les recherches diffusent plus vite dans l’enseignement que les
concepts qui ont aidé à leur production et à leur usage dans ces recherches. Or, la gestion d’une situation
adidactique est très exigeante pour les enseignants et pose la question de leur formation et de celle des
formateurs. Au-delà des exemples, nous nous demanderons quelle transposition didactique de concepts et de
résultats de la théorie des situations pourrait éclairer les enseignants dans leurs pratiques ordinaires. Travailler
cette question nécessite une collaboration étroite entre chercheurs, enseignants et formateurs, ce qui a toujours
été au principe des IREM. Il y a en effet un risque de glissement métadidactique, repéré dès le début de ses
travaux par Guy Brousseau, quand des moyens d’enseignement créés pour la recherche diffusent dans
l’enseignement sans contrôle des conditions qui permettent l’apprentissage par les élèves des mathématiques
visées.
RÉFÉRENCES
Brousseau, G. (2009). Utilité et intérêt de la didactique pour un professeur de collège. Petit x, 21, 47-68.
Brousseau, G., Brousseau, N. & Warfield, V. (2014). Teaching Fractions through Situations: A Fundamental
Experiment. Springer.
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- 29 septembre 2025 09:01
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